Inspirations

Lettre à ma chatte

Tu dois être étonnée que je t’écrive, mais le moment est grave. Bien qu’il le soit depuis un moment déjà, je crois que je ne réalise que maintenant que nous sommes un peu dans la merde toi et moi. 

C’est un article paru dans 60 millions de consommateurs qui m’a fait l’effet d’un électrochoc. Alors oui, j’ai bien évidemment écouté les nouvelles qui parlaient de choc toxique, mais je restais assez loin de tout ça. Peut-être parce que les éléments apportés n’étaient pas très parlant. Sauf que là, je réalise que je suis en train de mettre en danger celle qui m’a toujours accompagné dans les bons comme les mauvais moments : toi, ma chatte. 

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Je suis inquiète parce qu’en pensant bien faire, surtout pour une question d’hygiène soyons honnêtes (les traces de sang sur les vêtements n’ont jamais été glamours), je t’introduis des trucs dont je n’avais même pas conscience. Par exemple, dans les tampons que j’utilise, il y a des pesticides comme le glyphosate, classé cancérogène, mais ce n’est pas tout, des composés organiques halogènes utilisés pour la purification ou le blanchissement des fibres (peut-être que les industriels se sont dits que nous en avions besoin), des traces d’un phtalate qui permet d’assouplir des matières plastiques, de l’hydrocarbure aromatique polycycliques et des traces de lilial, une substance parfumante, histoire que tu sentes la vanille de Madagascar. 
Je pourrais opter pour du bio, mais le constat est le même : c’est de la merde.

Et puis, il y a la cup, nouvelle venue dans ce monde sanguinaire. Nous n’avons pas encore énormément de retour, mais il semblerait que ce soit la solution de demain. Mais peut-être qu’aujourd’hui, je devrais faire comme celles qui ont définitivement abandonner toutes formes de protections périodiques. Écouter son corps et évacuer ce trop-plein de sang quand j’en éprouve le besoin. Mais je me connais, le mois dernier, en plein tête à tête avec Doudou, j’ai dû taper un sprint dans les toilettes parce que mon tampon était plein. Résultat des courses, une culotte à la poubelle. Donc, on peut en conclure que je ne suis pas prête. 
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Alors Minou, je te pose la question : on fait quoi ? Les grands de ce monde s’en battent les couilles, justement parce que toi, petite chatte, ils n’en n’ont pas. Ben oui, si notre président avait quelque chose de similaire entre les jambes, il y a bien longtemps que nos protections auraient été remboursées et qu’une loi stricte sur leur composition, adoptée. Alors, on va espérer qu’un jour, notre santé devienne une priorité et peut-être que là, tu seras en sécurité. 

Thia
https://www.lebonbon.fr/paris/societe/irene-remboursement-protection-hygienique/
http://madame.lefigaro.fr/bien-etre/la-methode-du-flux-instinctif-libre-ne-porter-aucune-protection-pendant-les-regles-quatre-femmes-temoignent-260918-150845

2 commentaires

  • Liloo972

    Je n’ai jamais été une adepte des tampons mais des serviettes hygiéniques oui. Et depuis toutes ces info sur leur compositions je pense à trouver des solutions plus saines et écologiques comme les serviettes réutilisables ou les culottes de règle mais il faut y mettre le prix (on est à 5 jours par mois, journée et soir, et des flux différents).
    Je ne comprends pas pourquoi nous devrions payer autant pour quelque chose de naturel, qui touche plus de moitié de la population. Et même pour les serviettes du commerce le prix est énorme. Récemment j’ai du me réapprovisionner et j’en avais pour au moins 63$ sachant que je prends des paquets pour la nuit, les journées, en fin de cycles avec changement toutes les 1- 2h pour 5 jours par mois….je travaille donc cela est compris dans mon budget mais pour toutes ces femmes qui n’ont pas les moyens, les étudiantes, les sans abris. C’est tellement difficile d’être une femme dans cette société, à chaque combat ou challenge réussi …..le suivant est encore plus hard !!

    • Thia Brownsugar

      Tu as tout dis Liloo. Je ne comprends pas pourquoi, en 2019, rien n’est fait. Il y a quelque chose qui me dépasse. Et tu soulèves un point important: celles qui ne peuvent pas se payer le luxe des protections, comment font-elles ? Et pourtant, je reste persuadée qu’il y a des choses à faire au niveau des décideurs, mais bizarrement rien n’est fait!

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